Au revoir Cirkopolis…

J’ai passé ces deux dernières années et demi à voyager dans une ville volante. Chaque semaine, nous atterrissions dans une nouvelle cité, pour remplir nos têtes de souvenirs et partager nos histoires à ceux qui voulaient bien nous écouter le temps d’un rêve. Des centaines de fois nous avons marché, anonyme au milieu des anonymes, au son des mécaniques antiques, dans la brume artificielle. À l’aube de chaque jour, les hommes de l’ombre et de l’air travaillaient de corps pour arrimer notre forteresse aérienne. Les maîtresses et maîtres de la lumière et du son en ouvraient les portes.

Être à Cirkopolis, c’est vivre de façon extraordinaire, c’est lutter pour ne pas tomber dans la monotonie, c’est être avec des gens touchants et différents, qui ont à cœur de partager un moment unique.

Nous avons vécu plusieurs vies en peu de temps. Nous avons aimé ensemble. Nous avons vécu des séparations et des rencontres. Nous nous sommes aimés et parfois détestés. Nous avons dit au revoir à des être chers, certains quittaient la ville, d’autres quittaient la vie. Et tous les jours nous revenions ensemble dans ce cercle qui nous unit, pour jouer et chanter ensemble avant de nous envoler.

On peut dire qu’on a fait les 400 coups ensemble : on a eu les coups d’éclat, les coups de gueules, les coups de fatigue, les coups de fringale, les coups de blues, les coups de soleil, les coups de poing sur la gueule de Colin, certains coups ont failli se perdre en Chine… J’ai perdu le compte des fois où on a changé de ville, des gens qui n’étaient pas réveillés au départ vers un nouvel aéroport, des fois où Alexie était en retard, des fois où des visages nouveaux sont venu embellir notre photo de famille, des fois où Jo nous traitait de «Pogo», des fois où Emily a perdu son cell, des fois où on riait un peu trop, des fois où on a parlé de la Chine, du nombre de shows qu’on a fait, du nombre de promo qu’on a pu faire, du nombre de promo dans des shopping mall, des fois où on m’a dit que j’étais viré… je pense que cette fois c’est la bonne…

Aujourd’hui, je suis à la fois très heureux et très triste. Très heureux de pouvoir encore partager un moment unique avec vous. Très triste d’écrire les dernières lignes de cette histoire. Faisons ça bien comme toujours, en s’amusant. Et on se dit à demain pour de nouvelles histoires.