Il fait bon ce soir. En tout cas, il ne fait pas trop froid.
La première phrase est celle que j’ai dit en sortant du métro ce soir. La deuxième en est une correction. Que faut-il penser de ces deux phrases ? Quel est leur rapport et surtout reflètent-elles vraiment la réalité ? Mais quelle réalité ? Suis-je en train de me faire happer par un nouveau mode de vie, intégrer dans une nouvelle culture ou en plein déni de mes origines toulousaine, con ?! Et si les envahisseurs étaient parmi nous ! Quand j’y pense et que j’observe à l’intérieur de moi, je vois ce clown aux accents de plus en plus vieille France. Vieille mais en même temps actuelle, car si celle-ci se perd, son cousin lui se bat pour survivre. On vit alors un quotidien hors norme, qui ne peut l’être que d’un point de vue extérieur. En fait, quand on se regarde, on ne voit qu’un reflet. Cette image qui tous les jours s’active du blanc au noir, en passant par le jaune et le rouge, le vert, le bleu, parfois le rouge et le jaune dissociés. Ce tableau de moi, qui esquisse les lignes d’un demain et surtout d’un surlendemain ! Un reflet, celui d’une ville flamboyante où règnent à la fois des rêves, des espoirs, des ébullitions de mots, et des recherches de sens. Regardez ce transfuge qui cherche une inspiration au loin. Est-ce la fuite ? F la suite, ou le début de ce à quoi on renonce jusqu’à ce qu’elle se présente ? Il y a des mots et aujourd’hui ils seront flatteurs. Si l’on m’a accueilli ici, c’est parce que je suis venu. Je ne cherche plus la comparaison mais juste à vivre parmi vous. Vous qui êtes le monde et qui gardez une fenêtre ouverte vers un demain. Il n’est pas chose aisée d’accepter le monde. Peut-être pouvons nous simplement nous contenter d’être des révolutionnaires du réel ! Lutter pour ne pas s’endormir. Lutter pour ne pas se laisser endormir. Vivre et partager nos combats ordinaires. Passer de l’intra à l’extra, pour faire ensemble de l’extra-ordinaire !
… tout ça parce qu’il fait -18°C.
«On pourrait peut-être aller plus loin, mais aller plus loin sur rien, c’est pas tentant.» Le Souffleur de Verre